Cette création invite le.la spectateur.ice dans un environnement évoquant celui d'une conférence. Claude, assistée de Marie-Luc et Lothaire, nous parle de ses idées, de sa relation avec les insectes, du néant mais semble être incapable de plonger dans le cœur du sujet, qui reste en suspens tout au long de la pièce, créant un malaise qu’ils sont incapables de mettre en mot. Plus ils essaient d’avancer vers une éventuelle conférence, plus ils digressent et moins ils arrivent à cacher le trouble évoqué par la chaise vide qu’une quatrième personne occupait avant sa mystérieuse disparition. Les trois protagonistes, indissociables, entretiennent des rapports ambigus. Entre amour amical et romantique, se tisse, en filigrane, une trame plus profonde, invisible et complexe.
De Amélie Dallaire
Directeur de production Matthias Lefèvre
Assistance à la mise en scène Marie Reid
Scénographie, accessoires et conception des costumes Wendy Kim Pires
Conception d'éclairage et son Joëlle Leblanc
Production Matthias Lefèvre et Amélie Dallaire
Partenaires et soutiens Conseil des arts de Montréal (CA), Conseil des arts du Canada, Conseil des arts et des lettres du Québec, LA SERRE - arts vivants (Montréal - CA)
L’artiste Amélie Dallaire est implantée au Canada.
Amélie Dallaire est autrice, metteure en scène et comédienne. Diplômée du Conservatoire d’Art Dramatique de Montréal, elle évolue dans le milieu théâtral depuis 16 ans. Très tôt dans sa carrière, en plus de son activité de comédienne, elle participe aux soirées Théâtre Tout Court, où elle a pu faire, sous formes courtes, ses premières expérimentations d’écriture théâtrale. Ces expériences fondatrices ont forgé son approche avec la création où l’écriture, la mise en scène et le jeu sont des vases communicants qui se nourrissent l’un l’autre.
Ses deux premières longues pièces, Queue Cerise, mise en scène par Olivier Morin (salle Jean-Claude Germain, 2016) et La Fissure, qu’elle a elle-même mis en scène (La Licorne, 2019), cherchent, à travers un humour fin et un ton autant « lynchéen » que « seinfieldien », à établir un pont entre le conscient et l’inconscient, à rendre visible ce qui est invisible. Elle poursuit et approfondit cette démarche avec Limbo.
Il était une fois des histoires de silences, de non-dits et de petits détails qui peuplent l’imaginaire d’Amélie Dallaire. L’intuition de l’autrice la guide sur des sentiers de liberté où se croisent quotidien et fantastique dans un chaos sympathique. Tout n’est pas que désordre, cependant : le tracé des regards et des mains qui se tissent entre les personnages révèle l’unicité d’un monde qui leur est propre, et qui appelle nos esprits cartésiens à plus de liberté.
Sous l’apparence pourtant banale d’un quotidien qui pourrait sembler anodin, la quête de sens qui habite l’autrice l’amène à plonger dans ce vide que tant d’entre nous évitent. En toute authenticité, sans compromis, Amélie offre une bouffée d’air frais et nous invite à croire en des forces plus grandes (et plus petites) que nous.
Philippe Chamaux
philippe@lesaventurier-e-s.com