La poussière a envahi l’espace et l’univers n’est plus que décombres. Mais que reste-t-il de la vie au milieu du chaos ?

Photo © Véronique Lesperat-Héquet

La vie commence par une naissance, Poussière commence sous l’empire de la destruction : le règne des cendres. La poussière a envahi l’espace et l’univers n’est plus que décombres. La terre tremble, une épaisse fumée blanche s’élève du sol, explore l’espace et s’immisce en toute chose. Là où la fumée étouffe, là où la poussière se dépose, où il n’existe plus rien, le mystère d’une présence vivante persiste. Une créature fragmentée renaît des décombres, telle une résurgence du passé. Un être de poussière cherche à faire corps de nouveau. La vie reprend ses droits.

Poussière naît d’une émotion éprouvée en découvrant les corps moulés dans les ruines de Pompéi : corps éternellement figés dans un élan de survie. Cette pièce marionnettique nous renvoie à la fragilité du monde mais aussi au pouvoir de réincarnation du vivant. Elle explore notre capacité à nous reconstruire après la catastrophe, à renaître de nos cendres, à relier les morceaux de nos ruines et de nos histoires passées. Poussière est une invitation à l’écoute du vivant et de nos environnements. C’est par la connaissance de notre passé et par les relations que nous tissons entre vivants, humains et non-humains, qu’un mouvement devient possible vers l’après et le renouveau.

Renonçant au recours des mots, Sophie Mayeux explore la symbolique de la matière animée : cendres, fumée, poussière. Disparition, traces, souvenirs. Le public est invité à un voyage sensible dans un espace habité de multiples formes de vies, passées et présentes, humaines, végétales et fantomatiques. Poussière fait résonner en nous l’actualité d’un environnement qui se délite, nos peurs et nos espoirs de le voir se reconstruire.