« À l’âge de 13 ans, j’ai commencé à aimer les mecs. Même quand je sniffais la colle à rustine, l’essence, le white spirit, tout ça. J’étais amoureux d’un mec de 12, 13 ans. Il avait mon âge, je l’aimais bien. Il s’appelait Mickaël. Je lui ai donné 21 francs, je l’ai embrassé. Je voulais aller plus loin, mais il a pas voulu. » Samir.
Noires mines Samir nous raconte la malédiction qui poursuit Samir, sixième enfant d’une famille d’immigrés algériens qui découvre l’amour et son homosexualité en même temps que la colle à rustine. À la veille de ses 50 ans, Samir est visité par les fantômes et les chansons de sa jeunesse perdue et se voit offrir une nouvelle adolescence. Il doit faire un choix entre sa passion pour le beau et dangereux Steven et l’amour fidèle que lui porte Laure.
« En 2015, lors d'un tournage dans un hôpital psychiatrique, je fais la rencontre d’un homme soigné là depuis cinq ans. Avec son accord et l’aval de sa psychiatre, j’enregistre le récit de sa vie durant trois ans. En 2020, j'écris une pièce de théâtre inspirée de ces enregistrements sonores. Le personnage qui nait de la rencontre entre le documentaire et le théâtre, nous choisissons de le baptiser Samir. J’ai fait le choix d’un comédien jeune pour l’incarner afin que toustes puissent l’écouter. Samir ressemble à celui que personne ne veut être. Celui croisé sous un abribus, assommé par l’alcool et ses souvenirs. Pourtant, Samir a lui aussi été un jeune homme. Séduisant et athlétique. Léger et gracieux. Que s’est-il passé ?
Qu’Adil, 25 ans, porte la parole de Samir, 55 ans, suscite l’espoir que celles et ceux qui ont souffert hier permettent à d’autres aujourd'hui de vivre plus librement leur singularité. » Antoine
Avec Adil Mekki
Texte et mise en scène Antoine d’Heygere
Création lumières Claire Lorthioir
Régie Kyriane Zimmermann
Collaboration artistique Chloé Simoneau
Scénographie Charlotte Arnaud
Costumes NINII
Regard chorégraphique Céline Cartillier
Regard dramaturgique Julie Ménard
Regard extérieur Nicolas Drouet
Remerciements A&N, EPSMde l’agglomération lilloise et l’interprète Bachir Tlili
Production l a c a v a l e
Coproductions Ville d'Avion, Centre culturel Jean Ferrat (Avion), Ville de Lille, Maisons Folie Moulins|Wazemmes (Lille)
Partenaires et soutiens Région Hauts-de-France, Ville de Lille, La Chartreuse - Centre national des écritures du spectacle (Villeneuve-lez-Avignon), Théâtre de l’Idéal (Tourcoing), Ville de Lille, Théâtre Massenet (Lille), Le Vivat - Scène conventionnée d’intérêt national Art et création (Armentières), Le Manège - Scène nationale (Maubeuge), la Ferme d’en Haut (Villeneuve d’Ascq)
La compagnie l a c a v a l e est implantée en région Hauts-de-France.
Après des études de sciences politiques à Lyon et au Caire, Antoine d'Heygere étudie la création documentaire. Il réalise Premier Pilier narrant le bouleversement intérieur de jeunes convertis à l’Islam. Puis, il filme Bastien, enfant diagnostiqué autiste, dans Quand le soleil se couche, sélectionné en festivals. Arte radio produit Puisque les hommes meurent, portrait impressionniste d’Alain, poète maudit et schizophrène.
Antoine réalise ensuite des films documentaires (Derrière les virages, La part belle), puis avec le collectif l a c a v a l e, créé avec des ami.e.s, naissent ses premiers projets théâtraux (Les choses en face). Création vidéo, mise en scène, écriture dramatique et cinéma documentaire s’entremêlent de plus en plus et donnent naissance à Noires mines Samir en 2021 et L’âge de nos pères dans lequel il joue et qui était à Avignon en 2023.
Depuis 2014, le collectif l a c a v a l e rassemble des artistes venant du théâtre et du cinéma documentaire. À Rennes, Nicolas Drouet Drouet (auteur-réalisateur) à Paris, Julie Ménard (autrice-comédienne) à Lille, Chloé Simoneau (metteuse en scène- comédienne) et Antoine d’Heygere (auteur-réalisateur). Charlotte Nicolas les accompagne dans leur développement et leur administration. Margot Daudin Clavaud (Bureau Les envolées) dans leur diffusion.
Le collectif mêle cinéma et théâtre pour créer des spectacles en lien étroit avec des habitant.e.s, des territoires et des enjeux sociaux et politiques.
Notre démarche est collective car elle mêle nos savoir-faire, nos désirs, nos esthétiques, nos espoirs et nos convictions. Nous pensons ensemble l’intention, l’écriture, la scénographie, la lumière, la vidéo, le son et la mise en scène. Et nous naviguons entre différentes échelles, pour des créations portées par un seul de nos membres ou l’ensemble du collectif.
Notre démarche est documentaire, dans le sens où la matière première de nos spectacles est issue du réel. Nous ne cherchons pas à rendre compte de la réalité avec une quelconque objectivité. Nous revendiquons au contraire de produire un regard sur le monde.
Notre démarche est politique. Par notre engagement sur les territoires, nous avons la volonté d’ouvrir les portes des théâtres à des personnes qui s’en tiennent ou en sont tenu·e·s éloigné·e·s. Nous sommes animé·e·s par le désir de construire un regard ensemble.
Margot Daudin Clavaud | Bureau Les Envolées
margot@bureaulesenvolees.com