Terrorisé par le monde et les autres, Icare s’est réfugié au fond de la cage de son crâne. En cherchant une sortie dans les méandres de son esprit, il découvre Dédale, sa voix intérieure, qui veut l'empêcher de sortir par peur des eux du dehors. Conscient de la tragédie qui l’attend s’il vole trop près du soleil, Icare se fraye tant bien que mal un chemin dans son propre labyrinthe pour échapper à son terrible destin. Armé de son courage et de son imagination débordante, guidé par le fil onirique qu’Ariane tisse pour lui, Icare multiplie ses tentatives d’envol.  

Théâtre de mots, d’images, d’objets et de sons inspiré du mythe d’Icare, tremplin de réflexion sur la Peur et l’Isolement. Dans une scénographie mobile, imprégnée de matières et lumières, les fils se tendent, se multiplient et s’entrelacent à perte de vue. Icare s’agrippe à sa peur de sortir, suspendu entre les architectures logiques de Dédale et les poèmes visuels d’Ariane. Les trois personnages hauts en couleur, se dessinent et évoluent librement dans une cartographie millimétrée entre le mythe et le monde d’aujourd’hui. 

Voyage initiatique d’un Icare apeuré par le monde du dehors, perdu dans le labyrinthe de sa tête. Une traversée vertigineuse dans ses pensées, parlées à flot et à fleur de peau, qui le conduisent devant le précipice de son âme. L’envol se fait dans le fort intérieur du personnage, là où la chute n’est qu’une prise d’élan vers l’envie de vivre. Icare est accompagné dans ce périple par Dédale, l’architecte de sa peur et Ariane, le fil de son imagination. La pièce fait écho à la solitude dont nous sommes parfois captifs quand, blessés, nous nous réfugions dans nos propres illusions.