REVOLT. SHE SAID. REVOLD AGAIN. est une réponse à l’adage provocateur ‘well-be- haved women seldom make history’*. Écrite avant #Metoo, la pièce d’Alice Birch, n’a pas perdu en résonance. C’est une œuvre majeure de notre génération. L’autrice anglaise contemporaine propose, avec humour et nécessité, un appel à la révolte. Les rapports de domination sont remis en cause, jusqu’à mettre en crise le langage lui-même. Drôle jusqu’à l’absurde, cette pièce engageant à révolutionner le langage, le travail, le corps, le monde, trouve une position de force dans le refus. Refuser le monde tel qu’il est, c’est commencer à le changer, c’est être subversif, à l’image de ce texte qui brise les codes et vient faire éclater la parole, sur la page comme sur la scène. 

La compagnie Les Archivoltes décide de s’emparer de cet objet ludique, de ce véritable texte à jeu, pour le faire connaître d’un public francophone. 

C’est par le choix d’une composition originale de musique électronique et d’une scénographie forte que Les Archivoltes proposent une expérience visuelle et sonore totale, foisonnante, aiguë. La symétrie des tableaux composés participe à l’esthétique architecturée choisie pour porter ce texte aussi poétique que politique. Un rire certain, parfois grinçant, émane de cette pièce féministe galvanisante. Rien de didactique ni d’explicatif dans la révolte qui anime Les Archivoltes. Pourtant, il y a urgence, la radicalité d'Alice Birch qui ne manque pas d’auto-dérision est séduisante. Comment mettre en pratique notre désir viscéral d’égalité ? Il semble y avoir un écart entre la théorie et l’application concrète. REVOLT trouve une liberté ou une protestation dans la négation. Échec ou moteur d’un renouveau ? La pièce, jamais moralisatrice, donne la possibilité aux spectateur·rice·s d’en décider. Son humour et son second degré viennent créer un trouble.